J’ai testé pour vous – Le Surf à la Bridget Jones
Faire du surf en Bretagne, une idée saugrenue ? Ne pas avoir à affronter les vagues de l’Atlantique c’est, au contraire, une super idée pour les débutants.
Il paraît qu’il faut savoir se mouiller quand on fait du journalisme… qu’à cela ne tienne, c’est parti pour 1 h 30 de cours de surf, sur la plage de Longchamp à Saint-Lunaire, à 9 h. Je ne suis pas du matin, mais je me dis que l’air marin dans les sinus, les embruns dans la figure, ça réveille mieux qu’un bon café. Et puis j’ai un peu laissé courir mon imagination, me rêvant fièrement campée sur ma planche, domptant les vagues impétueuses, telle la réincarnation améliorée de Brice de Nice -on a les références qu’on peut-…
Et puis finalement, non, ce sera Bridget Jones. Premier acte avec l’enfilage de combinaison. « Il faut que tu la retournes », me dit le moniteur en me la tendant. Est-ce à dire, mettre la fermeture éclair derrière plutôt que devant ? Moui, ça doit être ça… Ah non, il fallait la retourner comme un gant, ou une chaussette récalcitrante à la sortie du lave-linge – note à moi-même : faire des lessives plus souvent-.
Les dix enfants qui m’entourent -avais-je oublié de le préciser, je suis la seule adulte du groupe ?- s’en sortent à merveille.
« Les longues planches glissent mieux »
Et c’est parti pour les flots, avec pour première mission, transporter les planches jusqu’à la plage. Un conseil de Robin, champion de surf, pour les choisir au passage : « Les longues planches glissent mieux, mais les petites sont plus stables, c’est bien pour les enfants ». Pour atteindre la mer, on s’y prend à deux ou en solo.
Je tente d’adopter la posture classe et décontractée du surfeur, la planche sous un bras. Mais la mienne est trop large, et je me retrouve à la porter un peu comme un sac à patates, à deux mains. La dignité est morte.
C’était déjà un échauffement en soi, mais la mise en condition continue : exercices du cou, faire tourner les bras, avant un petit footing sur la plage, pour « se préparer à aller dans l’eau ».
« Toujours se positionner face au danger »
Puis c’est le rappel des règles de sécurité… « Toujours se positionner face au danger, ne pas mettre les doigts dans la cordelette en bout de planche, mettre ses mains autour de la tête quand on tombe ». De quoi souffler un peu, ou se préparer mentalement.
Le premier exercice : faire du body, sans la planche, en se laissant simplement porter par les vagues et « faire en sorte que les cheveux soient mouillés ou ça signifie que l’exercice est mal fait ! » rappellent les animateurs, Arthur et Robin. Les combinaisons, c’est bien pratique, c’est à peine si on sent que l’eau est à 19 degrés.
Et c’est parti…
Chute, grosse vague, planche dans la tronche… Finalement c’est ça qui réveille le mieux. Et de se souvenir, un peu tard, du fameux « mettez vos mains autour de votre tête quand vous tombez ».
Les moniteurs de l’Emeraude Surf School, mèches rebelles et peau tannée se veulent rassurants : « Il faut au moins une semaine pour s’y faire. Il y a beaucoup d’enfants qui viennent d’une année à l’autre, pendant les vacances. »
Patients, ils détaillent la position à adopter : « Il faut ramer vite, tu mets les mains à plat sur la planche, puis tu ramènes le pied d’appui au milieu de tes bras. Je te dirai quand y aller… »
La difficulté majeure, c’est finalement celle-là : acquérir le « sens marin » et sentir quand la vague arrive. Allez, une dernière pour la route. Pied d’appui en place, plus qu’à ramener le second… plouf.
Infos pratiques : compter 35 euros par cours, équipement compris. Groupes de 8 par animateur. Réservations sur place ou au 06 59 33 02 59.
